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Un chanteur de toutes les couleurs

Mon nouveau métier: metteur en scène, avec Imosima (1)

Si! c'est même indiqué sur ma feuille paye: "metteur en scène" et aussi "cadre", s'il vous plaît: plus de quarante années après mes débuts, voilà que j'ai monté en grade! Il m'est déjà arrivé de répondre à des demandes de ce genre, par exemple avec le Trio Brou, Hamon, Quimbert, il y a cinq ans: trois parmi les meilleurs interprètes du chant traditionnel de Haute Bretagne. J'avais participé à l'élaboration de leur spectacle, "L'amour, la nuit comme le jour", tout en chants a capella, ce qui offrait des possibilités de mouvements, de déplacements, de danse. Et je crois qu'ils avaient été satisfaits de notre collaboration.

 

Mais c'est un boulot très particulier d'être choisi comme partenaire de musiciens, de chanteurs, pour les épauler dans la construction d'un concert, d'un spectacle. Un musicien est embarqué dans l'énergie de son instrument. Très souvent il est dans la concentration de la technique, une intériorité qui le bloque corporellement. Alors, à parler de "mise en scène" on frôle vite l'abus de langage.  

 

Klam records

 

Un mot d'abord sur une des raisons qui m'ont poussé à accepter cette collaboration: Imosima est un des piliers de Klam Records, un collectif de musiciens du Morbihan qui a pris en main la production d'albums et des concerts. Chacun d'entre eux s'occupe plus particulièrement d'un aspect du métier, production, difffusion, communication... Plusieurs structures musicales sont issues (ou à l'origine) de cet ensemble: Spontus, Zon, Imosima, et ils s'activent autant en concert qu'en fest noz. Ce n'est pas la même chose, bien sûr, mais je retrouve dans ce mouvement collectif certains parfums de l'époque Névénoé, il y a...damned! ça fait 40 ans!

 

Trio Imosima en fest noz

Imosima / Philippe Bruneau

 

Je vous situe rapidement le cadre: le Trio Imosima, c'est Audrey Le Jossec à l'accordéon, Erwan Berenguer à la guitare (acoustique ou électrique) et Yann le Bozec à la contrebasse. Ces trois là jouent ensemble depuis longtemps déjà, et il faut savoir qu'Audrey, il y a une vingtaine d'années, a été initiée à l'accordéon par un virtuose du genre, le Québécois Philippe Bruneau, royal inconnu chez nous, mais une référence de l'autre côté de l'Atlantique sur le "mélodéon" ou "petit accordéon".

 

Ce type là a développé une technique tout à fait étonnante, qui permet de jouer avec vélocité, tout en conservant un jeu très sensible. Pour les ignares (et je dois avouer que je n'étais pas loin d'en faire partie) le coup de soufflet, c'est l'âme de l'accordéon diatonique, ce qui le fait vivre, et vous qui avez de cet instrument une image un peu "bourrin", vous découvrirez en écoutant Audrey qu'il n'a rien à envier au violon en souplesse et finesse. 

 

Philippe Bruneau au mélodéon

Imosima / Bernard Simard

 

Philippe Bruneau, avait quitté le Québec pour la France sur un coup de tête, déçu de l'indifférence qu'on réservait là bas à la musique traditionnelle. En vraie tête de mule qu'il était, il n'a jamais voulu y retourner, et il a fini sa vie de ce côté de l'Océan, un peu amer, il y a deux ans.

 

Dans ce concert, Imosima invitait également Bernard Simard, chanteur et guitariste (excellent dans les deux registres!) du Québec, pour faire un bout de route avec eux, suite à une rencontre dans les années 90, époque ou Bernard vivait en Bretagne. Et ils m'avaient expliqué que le thème principal de leur projet était centré sur l'exil. Je ne résiste pas au plaisir de vous faire découvrir une chanson que j'ai faite il y a bien quarante ans: voilà que je l'ai redécouverte au printemps dernier (alors qu'il n'était pas encore question qu'on collabore) chantée par Bernard Simard qui s'en était fait l'interprète en croyant que c'était un traditionnel. Suprême compliment!

 

Audrey le Jossec / Philippe Bruneau

 

Mais dès le début, en discutant avec les artistes, et en particulier avec Audrey, je me suis rendu compte que le vrai centre nerveux du projet était la relation intime et filiale d'Audrey avec ce fameux Philippe Bruneau: alors qu'elle avait dix sept ans, chamboulée de l'intérieur comme on peut l'être parfois à cette époque de la vie, elle avait fugué, quittant la Bretagne pour le Sud de la France où il l'avait accueillie chez lui, dans sa famille. Et son désir était de rendre hommage à cet homme, un peu maître de musique, un peu père de substitution, en jouant ses compositions.

 

Ouf! ça en fait des choses. Rajoutez y la musique, les chansons...Ça faisait déjà pas mal de contenu, pour un concert de musique, comment faire tenir tout ça ensemble?...

 

 

La suite, c'est ici!

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J
Imosima... bon choix ! :)
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