Levée en masse

J'ai entendu ce matin Jean Marc Barr dire ce poème, que j'ai déjà cité ici, mais je saisis l'occasion pour le mettre en lumière une fois de plus. Jean Malrieu était instituteur. Yvon le Men l'avait adopté (c'est moi qui exprime ça comme ça) comme un de ses pères en poésie. J'ai enregistré ce poème dans l'album "Le printemps" en 1978. Les poèmes n'ont pas d'âge.

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Ne serait-ce qu’une fois, si tu parlas de liberté,
Tes lèvres, pour l’avoir connue, en ont gardé le goût du sel,
Je t’en prie,
Par tous les mots qui ont approché l’espoir et qui tressaillent,
Sois celui qui marche sur la mer.
Donne-nous l’orage de demain.

Les hommes meurent sans connaître la joie.
Les pierres au gré des routes attendent la lévitation.

Si le bonheur n’est pas au monde nous partirons à sa rencontre.
Nous avons pour l’apprivoiser les merveilleux manteaux de l’incendie.

Si ta vie s’endort,
Risque-la.

***

Jean Malrieu (1915-1976) – Préface à l’amour (1953)