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Un chanteur de toutes les couleurs

Grand Youenn et l'âme du son

 

Je vais jeter une oreille chez Dastum dans le fonds Dastumedia, archives sonores de Bretagne, ouvert en 2020. (je vous mâche le travail : cliquez ici !) Je folâtre de chanson en chanson. J'arrive sur le premier chant : mélodie en pays d'Auray - j'étais lassée d'être jeune fille 

si vous avez la patience d'en écouter 15 secondes malgré l'enregistrement bien pourri, la deuxième partie de la mélodie vous rappellera peut être un air que nous chantons depuis bientôt 20 ans avec le Trio EDF, chanson empruntée à Youenn Gwernig : E kreiz an noz. Je l'imagine à New York, dans la nostalgie de son lointain Finistère, et cette mélodie lui court dans la tête... Avel, avelig c'houezit ta... les paroles coulent de source.  Il est probable que cette mélodie était chantée dans diverses variantes un peu partout.

Voilà qui nous montre bien comment la tradition nous pénètre. "La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié" disait ... Edouard Herriot (j'ai fait des recherches !) qui avait lui même emprunté cette maxime à ... . Que ce soit le blues, Mozart, Frehel, Maurice Chevalier ou les chants pygmées, l'immersion est totale depuis l'enfance. Et je ne parle là que de musique, mais ça vaut pour tous les aspects de la vie. Cet oubli est nourri de milliers de réminiscences, des vaisseaux sanguins qui irriguent l'inconscient collectif et nous permettent de "faire société". Nous baignons dans des milliards de sons, d'images, de silences, de private jokes qui nous relient mystérieusement.

Et ce sont eux qui font pousser les rameaux de la poésie, les sons et les sens qui animent les mots. Et quand je dis animer, je veux dire : qui leur donnent une âme. 

 

PS : dans quelques jours, le Vol 1 des Triolets.

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S
Un très grand merci Gérard pour cette trouvaille ! Nul doute en effet que cette mélodie soit réapparue au grand Youenn après quelques années américaines, après avoir été enfouies dans sa mémoire... Les anciens mettaient des paroles nouvelles sur des airs connus...ou oubliés !
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A
Helen Key essayiste suédoise
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G
Ben oui, merci Alain ! en cherchant, j'ai trouvé cette mention, mais je ne voulais pas m'étendre là dessus pour passer au sujet principal.
C
Ah mais que j'aime vos "petits" billets, courts, si justes, emprunts de poésie, de sensibilité, d'intelligence, le tout ancrés dans l'Histoire, la mémoire, la douceur, la curiosité, la bienveillance.<br /> Merci cher monsieur, pour vos paroles, qui elles aussi créent du lien. Un sentiment d'appartenance aussi.<br /> Chaleureusement à vous<br /> Anne-Marie CK
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G
Merci, Anne-Marie, de me montrer qu'il y a des lecteurs et des lectrices ! Ça me donne envie de continuer...