22 Juin 2010
L'école Françis Mazé à Roscanvel est un rêve d'école. Une petite soixantaine d'enfants, 3 instits, une cuisinière qui fait de la vraie cuisine, avec des poissons achetés le matin même et des légumes de l'épicerie locale. Tout en respectant les normes sanitaires draconiennes de l'Europe. Comme quoi, avec un peu de bonne volonté, on peut échapper à la cuisine insipide des grosses sociétés dont l'objectif premier n'est pas la qualité gastronomique.
L'école donne sur la mer, la rade de Brest. Grand soleil ce jour là. Les enfants jouent dans la cour. Ballons, cris, chute, pleurs, rires... Depuis le palier de la cantine, au premier étage, on est le roi du monde : vue large sur Brest, les côtes découpées où se déploient les forêts. Ce serait le début du monde, s'il n'y avait pas l'Ile Longue et Lanvéoc, et leur activité secrète et guerrière.
Le seul hic, c'est la cédille de Françis. En réalité, Francis n'a pas de cédille, mais la plaque de marbre rose (un brin trop funéraire, à mon goût...) qui orne la façade (avec cédille) du bâtiment en a une. Problème ! D'autant plus grave que samedi prochain, lors de la fête du centenaire de l'école Françis Mazé, il y aura, outre la kermesse, la musique, les chansons (dont je serai la vedette)...Il y aura des dictées ! Ca va faire mauvais effet...Il est question depuis longtemps d'effacer la cédille, mais d'ici samedi ça (avec cédille ) fait juste !
Un jour, les enfants de Roscanvel se retrouveront peut être dans un collège en béton gris, avec devant eux un autre bâtiment triste et gris. « le bonheur n'existe pas, et un jour, il n'existe plus ». Et peut être, ils auront un brin de nostalgie pour la cédille tombée dans l'oubli.
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