24 Novembre 2011
Levée en masse
Ne serait-ce qu’une fois, si tu parlas de liberté,
Tes lèvres, pour l’avoir connue, en ont gardé le goût du sel,
Je t’en prie,
Par tous les mots qui ont approché l’espoir et qui tressaillent,
Sois celui qui marche sur la mer.
Donne-nous l’orage de demain.
Les hommes meurent sans connaître la joie.
Les pierres au gré des routes attendent la lévitation.
Si le bonheur n’est pas au monde nous partirons à sa rencontre.
Nous avons pour l’apprivoiser les merveilleux manteaux de l’incendie.
Si ta vie s’endort,
risque-la.
Ce poème de Jean Malrieu, que m'avait fait connaître Yvon le Men, m'est revenu en début de semaine : il y a un petit restau (très bien, le restau) à Vitré : La Botte Dorée. Sur le mur, un joli cadre avec ce texte, mais...les dernière lignes étaient modifiées : "Nous avons pour l'apprivoiser les rêves de toute une vie"...Dommage ! et encore plus dommage, la dernière phrase était absente.
S'il n'était pas mort en 1976, Jean Malrieu aurait pu le dédier aux indignés de tout poil qui fleurissent sur la planète. Mais en réalité, il s'adresse à nous tous. Chaque vers mérite qu'on s'y arrête quelques secondes pour le faire résonner.
Je l'ai enregistré en 1977 sur l'album "Le Printemps", avec une musique de Melaine Favennec.