11 Février 2022
Je suis abonné à Spotify, après avoir renoncé à comprendre comment marchait Deezer (qui aurait été préférable, car entreprise française). Quand j'écris Gérard Delahaye dans la barre de recherche de Spotify, il y a un paragraphe : «Les fans aiment aussi », qui est censé vous orienter vers des répertoires semblables, ou au moins des cousinages.
Et là apparaissent des groupes de fest noz, des groupes irlandais, et je mesure combien ma situation dans la chanson est absolument unique et totalement indescriptible : chanteur francophone de Bretagne, mais qui ne chante pas que la Bretagne, sur des musiques un peu celtiques, mais pas que, mais chantant aussi parfois en breton ou en anglais avec le Trio EDF.
En réalité, s'il faut vraiment être tiroirisé, je préférerais être classé comme « chanteur folk », ou « songwriter » comme disent les anglophones : plus proche de Joni Mitchell que de Yann Fanch Kemener (que je vénère par ailleurs), en empathie avec Leonard Cohen ou Archie Fisher plus qu'avec Startijen, même s'ils me font danser la gavotte comme personne.
C'est le prix à payer sans doute pour partager et défendre une identité pleine de nuances : breton, oui, mais abreuvé à Charles Trénet et Brassens, chanson française, oui, mais nourri à Pete Seeger et James Taylor, et ainsi de suite. Tant qu'on n'est pas tout en en haut de l'affiche, on est dans le tiroir des autres. Les algorithmes (avec un « i » : je confirme!) sont sourds comme des pots.
Et en plus, cet imbécile chante pour les enfants : décidément, il sait pas ce qu'il veut ! Va donc, hé, inconstant !!!