27 Juin 2010
Journée de fête à Roscanvel, pour le 100ème anniversaire de l'école Francis Mazé. La cédille de « Francis » a été effacée, ou plutôt masquée, dans le courant de la semaine. Ouf ! L'honneur de l'orthographe est sauf !
Le discours de jubilé m'a beaucoup touché. 6000 enfants sont passés par ces classes devant la mer depuis 1910. Les premiers ont tous disparu, bien sûr. Mais je subis les protestations véhémentes d'une spectatrice âgée, qui me menace de sa canne : « Mais non Monsieur, j'y étais moi ! » et comme elle ajoute » je suis née en 1918 », avec ma finesse bien connue je détecte le malentendu et n'insiste pas. Ce que je trouve émouvant, c'est la continuité de travail des enseignants, des maires, de la république, si on veut, et d'imaginer que dans un siècle encore, cela continuera. Bien sûr, aux yeux de certains Bretons, ça a eu aussi le mérite d'étouffer la langue bretonne. Vaste débat, entre l'éducation et le maintien d'une culture.
En tout cas, les enfants qui chantent avec moi sont radieux, ils chantent extrêmement bien, avec énergie, juste et en place, et c'est assez rare pour souligner le travail patient des instits : des années de chant, de rigueur, de plaisir aussi, et le résultat est là.
Le soir, sous l'hangar à bateaux, un lieu magnifique, tout en bois, un repas pour 250 personnes. Et je chante de nouveau mais cette fois avec les ados du collège, preuve que le départ de l'école primaire n'est pas une coupure : la communauté continue. Preuve aussi que mes chansons ne sont pas toujours reniées par le changement d'école...