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Un chanteur de toutes les couleurs

Vers l'Extrême Nord du monde / Paroles d'hiver

Avec Yvon le Men et Patrik Ewen à St Nicodème et Le Faouët 22 (à ne pas confondre avec le Faouët 56 !)


Le principe du Festival « Paroles d'hiver » est d'envoyer des spectacles partout dans les Côtes d'Armor, et surtout là où il n'y en a pas d'habitude. Chaque soirée est prise en charge par une équipe locale, et le Festival met à disposition l'équipe technique et le matériel. Vu côté artiste, c'est toujours un peu déconcertant, car les salles ne sont pas de "vraies" salles de spectacle. Nous, Yvon, Patrik et moi, ça ne nous fait pas peur : on écume toutes sortes de lieux en Bretagne, depuis les années 70. Mais ce spectacle là, on ne l'a jamais joué que sur de "vraies" scènes. Petite inquiétude, donc.  


J'ai déjà parlé de ce spectacle que nous venons de remonter 20 ans après sa création et avec quelques soucis au début. Pour voir les épisodes précédents cliquez ici.


A Saint Nicodème, alors que les prémices du déluge s'abattent dehors en hurlant, tout s'annonce bien. Attention : retransmission en direct, s'il vous plaît, dans le monde entier, puisque Radio Kreiz Breizh, basée dans le bâtiment qui jouxte la salle polyvalente où nous jouons, met en place un système d'enregistrement et diffusion sur ses ondes et sur le net. L'équipe d'accueil, comme elle le sera le lendemain au Faouet, d'ailleurs, est motivée et efficace. On prend le repas ensemble, sur place, et la salle se remplit doucement de gens du cru, de familles avec enfants. Yvon se réjouit d'une telle affluence pour de la poésie. « Mais non, Yvon, ils viennent pour les histoires et les chansons ! »Je ne peux pas m'empêcher de le chambrer ! Mais 200 spectateurs pour un village de 200 personnes, c'est plutôt un succès, non?


Contrairement à la création, à St Martin des Champs, où Patrik et Yvon entraient et sortaient selon leurs interventions, la scène ici est minuscule, et nous avons pris le parti de rester assis côte à côte pendant l'ensemble du spectacle. Pas facile, d'autant que la lumière ne permet pas vraiment de nous isoler quant on n'est pas en action. Il est probable que beaucoup ne savent pas exactement ce qu'ils vont entendre. Il n'est pas si courant d'avoir sur la même scène un conteur, un poète, un chanteur. Mais on sent qu'ils entrent peu à peu dans le voyage qu'on leur propose. Un voyage vers l'Extrême Nord, mais aussi vers une intériorité intime. Globalement, tout se passe bien. Mais voilà que mon micro HF se met à réagir bizarrement, avec des sautes de niveau, fort, puis faible, puis fort, dents de scie désagréables...Et je ne pense plus qu'à ça, le diable noir est en pleine action. Merdalors ! Heureusement, il y a mes deux compères, qui assurent, et il y a les chansons, les textes, qui nous portent au moins autant qu'on les porte. A la sortie les gens semblent comblés.  


Le lendemain aussi. Au Faouët, (où selon les organisateurs, on a refusé une centaine de spectateurs !) On a quand même réussi à en faire entrer 180 dans la salle prévue pour 90...Pas mal pour de la poésie ! (mais non Yvon !..) et dans un village de 250 habitants. Et ceux qui sont là vibrent avec nous à l'unisson. La scène est encore plus petite que la veille. Pas croyab' ! Juste devant nous, un gamin assis par terre joue à la toupie. Pas de problème technique, cette fois. Et je sens que le vaisseau vogue au mieux.


A notre sortie de scène, les commentaires rejoignent ceux de la veille : « ça nous fait du bien d'entendre un autre langage que dans les médias, qui nous sucent le sang et nous pompent toujours le même air de la crise et d'une réalité grise ». « Merci pour ce voyage, j'ai vu de belles images, des paysages »...Quel beau métier ! On n'est pas des stars, mais on est un maillon de vie dans ce pays. C'est pour ce sentiment de communion qu'on a choisi ce métier il y a longtemps. Et de plus en plus souvent je rentre à la maison avec le sentiment d'être à ma place dans le monde. Ca ne serait pas ça le bonheur ?

 


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J
<br /> "Quel beau métier ! On n'est pas des stars, mais on est un maillon de vie dans ce pays. C'est pour ce sentiment de communion qu'on a choisi ce métier il y a longtemps. Et de plus en plus souvent je<br /> rentre à la maison avec le sentiment d'être à ma place dans le monde. Ca ne serait pas ça le bonheur ?" Qu'ajouter de plus, cher Gérard? C'est EXACTEMENT le "La", la clé...<br /> <br /> <br />
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