29 Mai 2011
Jean Yves et Véro ont acheté il y a quelques années un ensemble de bâtiments, une ancienne ferme.
Au milieu du domaine trônait un vieux hangar au sol de terre battue, qui avait dû voir passer moult tracteurs et toutes sortes de machines agricoles, de la paille, du foin, des bêtes...Qu'en faire ? Au fil des mois, des années, l'hangar a abrité des fêtes familiales, des fêtes d'anniversaire, des festou noz, on y a creusé une cave pour abriter diverses richesses liquides et solides, et un plancher costaud pour porter quelques centaines de pieds en transe, et voilà l'hangar ressuscité.
Quand le Trio Ewen Delahaye Favennec débarque dans ce chaudron brûlant, (précédés par un Gandalf plus vrai que nature, chapeau, cape et canne sonnante !) ça ne rate pas : panne de jus dès la fin du morceau d'intro. Forcément, si on tire trop sur la corde...Léger malaise : ça casse l'ambiance, surtout avec EDF à l'affiche ! Mais dans l'équipe costaud qui tient les rênes de l'hangar, les électriciens s'affairent, et le 220 se remet à couler dans les veines électriques. Il coule aussi dans les nôtres et dans celles des quelques centaines de fans, obligés de nous servir des "standing ovation" à chaque titre, car de chaises, point : sauf pour les toutes premières arrivées (rien que des dames) motivées par la rareté du mobilier sustentateur, elles sont à poste dès 20h15 et s'accrochent à leur conquête à quatre pieds. Les autres dansent, chantent et supportent vaillamment le mal de dos que nous leur infligeons 90 minutes durant. Et je dois dire que, mis à part les Vieilles Charrues, on n'a jamais vu le Trio porté par une ferveur aussi puissante ! Les choeurs du public sont fournis et généreux, les applaus si intenses et longs que par moments on se croirait à France Musique, gast ! Comme dirait Patrik : "à un moment donné je me suis pris pour un autre".
Bien sûr, ça existe ailleurs qu'en Bretagne, je le souhaite très fort, en tout cas. Car c'est un vrai bonheur de voir sortir de terre un lieu de concerts, de rencontres, d'animation, un lieu de vie, un "centre" au sens propre, culturel, qui rassemble des gens autour de musique, danse, concours de cidre, repas...On y parle breton, mais sans ostentation ni ostracisme, on y rigole beaucoup, plijadur zo ! La vraie vie sans intermédiaire administratif, un cœur battant dans la campagne, qui rassemble et relie, énergise et irrigue plusieurs fois par an une société vivante.
Comment les remercier, les Lan, Bernard, Momo, Véro, Jean Yves...et toute leur équipe de doux fêlés ? En créant des z'hangars partout où c'est possible, dans votre caravane, votre cabane de jardin, votre salon, dans la rue ou dans votre coeur.