Quelle drôle d'idée, de chanter Judas alors qu'on célèbre le Ptit Jésus...
Cette chanson est née de la lecture de "Au dessous du volcan", de Malcolm Lowry, petit choc au détour d'une phrase décrivant Judas accablé par le soleil. Je ne suis pas allé au bout du bouquin, qui flattait un peu trop mon malaise intérieur à l'époque, mais j'en ai tiré cette chanson.
Si j'avais les moyens de Spielberg, ce serait un zoom arrière, à partir d'un plan rapproché sur la poussière, les cailloux du désert, des pieds qui avancent de plus en plus péniblement, peu à peu, la lumière sature l'écran, les chants d'oiseaux saturent le son, et la caméra monte, de plus en plus haut, le personnage n'est plus qu'un point minuscule dans l'inondation lumineuse.
En 1980 j'ai enregistré 3 chansons à Paris dans le petit studio de répétition d'une major. Cette version de Judas est l'une des trois. Je cherchais alors ma voie dans le show biz : téléphones, voyages à Paris, refus, maquettes, voyages, refus, etc. J'ai mis un moment à comprendre que ma route était ailleurs, mais ce moment a duré un paquet d'années. Et ce n'est pas Judas qui m'aurait placé dans une orbite mainstream. Tribulations ordinaires d'un chanteur de chansons...
Créée dans le concert-spectacle Javagavoroc, en 1984, elle a été très peu jouée en public. Elle n'est sortie en album qu'en 1997 dans La Ballade du Nord Ouest. Musiciens de cette session : Basse : François Daniel, Violon : Christian Desbordes, batterie : Jean Jacques Baillard.